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L'échappatoire politique
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18 octobre 2005

Le gouvernement allemand au complet

Le gouvernement Merkel est bouclé

- Angela Merkel, la future chancelière de la "grande coalition" entre CDU-CSU/SPD - 2005 - AFP -

LES SOURIRES étaient un brin tendus. Après tout, autant se précipiter dans la gueule du loup ou presque : images peu banales que celles de la fine fleur de la CDU-CSU arrivant au QG du SPD. Mais images aussi qui se veulent symboliques de la volonté affichée de part et d'autre de réussir cette «grande coalition» que l'électeur allemand a imposée aux conservateurs et aux sociaux-démocrates. Quatre semaines durant, seize responsables de chaque camp conduiront ces«négociations de coalition» en alternant leurs rendez-vous entre la «Maison Willy-Brandt», comme hier, et la «Maison Konrad-Adenauer» lundi prochain. Histoire de se découvrir les uns les autres, de créer un climat de confiance après des années d'hostilité et une campagne électorale où personne n'a fait de cadeau.

Deux heures seulement avant son déplacement quasi initiatique au coeur de la social-démocratie, Angela Merkel avait annoncé la composition de «sa» moitié du futur gouvernement. Huit personnes, dont elle-même, à la Chancellerie, et le Bavarois Edmund Stoiber au ministère de l'Economie et des Technologies. Une équipe bâtie sur un mélange complexe de vétérans de la politique et de sang neuf.

Wolfgang Schäuble, négociateur de la réunification allemande et ancien président de la CDU, retrouve à 63 ans le ministère de l'Intérieur que lui avait déjà confié Helmut Kohl. Il ne fait pas partie des proches d'Angela Merkel, loin de là, mais ce baron historique du parti confiné à la chaise roulante depuis un attentat en 1990 est trop féru de politique pour se dérober à l'appel.

Le règne de Kohl est également représenté par Horst Seehofer, 56 ans, le second Bavarois du cabinet, qui sera ministre de l'Agriculture et de la Protection des consommateurs. Manigancée par Stoiber qui ne voulait pas lui laisser le champ libre à Munich, sa nomination a été source de vives tensions entre la CDU et la CSU. «Démenti en chair et en os des promesses de campagne d'Angela Merkel», selon Die Welt, l'ancien ministre de la Santé est aux antipodes des idées de réforme défendues par la Chancelière. Guido Westerwelle, le président du parti libéral FDP, voit même en lui «le 9eministre SPD autour de la table» du Conseil des ministres.


Le SPD veut défendre les acquis sociaux

Deux femmes qui ont l'entière confiance de leur nouvelle patronne font leur entrée. Annette Schavan, 50 ans, ministre de l'Education du Bade-Wurtemberg, assume les mêmes fonctions à l'échelle fédérale. De trois ans sa cadette, Ursula von der Leyen, qui a le portefeuille de la Famille, le même que depuis 2003 en Basse-Saxe, est médecin de formation et mère de sept enfants.

Le maroquin de la Défense est confié à Franz Josef Jung, 56 ans, l'homme de confiance du puissant ministre-président de Hesse, Roland Koch, qui garde ainsi un oeil sur la politique nationale. Le ministère rattaché à la Chancellerie, plaque tournante de tous les dossiers cruciaux, va à Thomas de Maizière, 51 ans, ministre de l'Intérieur de Saxe et vieil ami d'Angela Merkel qui a travaillé avec lui il y a quinze ans, au moment de faire ses premiers pas en politique.

Avec ces nominations, l'équipe est dorénavant complète, les sociaux-démocrates ayant annoncé leurs choix dès la semaine dernière (nos éditions du 14 octobre). La gauche contrôle entre autres les Affaires étrangères, les Finances, la Santé et le Travail.

Maintenant, il s'agit de trouver un terrain d'entente. Dans une interview au Spiegel, Angela Merkel explique qu'elle attend de toute son équipe, quelle que soit l'appartenance politique, un «esprit d'ouverture, y compris pour des solutions qui ne figurent dans aucun programme» électoral. Parmi les dossiers prioritaires, il y a l'assainissement budgétaire, la relance de la croissance, la lutte contre le chômage et la réforme des systèmes de protection sociale. Sur ce dernier point, les visées radicales de la chancelière désignée se heurteront au cabinet non seulement aux ministres SPD décidés à défendre les acquis sociaux, mais aussi aux deux Bavarois qui sont sur cette même ligne. Il faudra veiller, estime le député CDU Wolfgang Bosbach, à «ne pas finir avec un gouvernement social-démocrate dirigé par Angela Merkel». Un de ses collègues, Jens Spahn, rappelle par avance que «les accords de coalition ne peuvent pas se substituer aux décisions des congrès du parti» qui ont fixé les ambitions réformatrices de la CDU.

La ligne médiane ne sera pas facile à trouver. Même si le Handelsblatt juge que «les attentes de la population sont à ce point minimes que les coalisés ne peuvent que gagner

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